Le projet de la Journée de l'étudiant Africain
Pourquoi une JOURNEE DE L’ETUDIANT AFRICAIN ?
En 2010, l’université de Poitiers compte 17% d’étudiants étrangers[1] dont 49,8 % sont d’origine africaine. Ces derniers représentent donc près de la moitié des étudiants internationaux. Ils se retrouvent dans presque toutes les formations et à tous les niveaux, allant de la Licence au doctorat.
Cette présence africaine à l’université de Poitiers est historique et s’affirme de plus en plus bénéfiques pour les différentes parties prenantes. En témoignent les nombreux accords de coopération existant entre l’université de Poitiers et des universités africaines[2].
Ainsi en 2010, un collectif d’associations et d’étudiants africains a organisé le festival AFRICA 2010, pour rester en phase avec les grands événements historiques sur leur continent. Au cours de ce festival, une conférence sur « la situation des étudiants africains (parcours et perspectives après les études) » a été organisée. Ce fut un grand moment d’échanges, révélateur des actions importantes à mener pour améliorer les conditions d’étude des étrangers à Poitiers. En effet, divers témoignages au cours de cette conférence montrent que l’étudiant étranger subit des préjudices liés à la complication des démarches administratives. Si l’étudiant en général est un « sujet précaire », l’étranger à l’université de Poitiers est, en plus de sa précarité, objet d’injustices liées à la méconnaissance ou la mauvaise interprétation des règles qui régissent la mobilité internationale. Exposés à des informations diverses et fluctuantes, ils sont logés à la même enseigne que les migrants ou demandeurs d’asile. Confrontés chaque année à des démarches administratives à la fois répétitives et ambiguës, ils se retrouvent la plupart du temps « victimes » de la politique de contrôle du flux migratoire, avec des refus de renouvellement de titre de séjour assortis d’Obligation de quitter le territoire français (OQTF) et même de reconduction à la frontière alors qu’ils sont bien inscrits à l’université de Poitiers. Cet état de chose interpelle aussi bien les acteurs de l’éducation, les autorités à divers niveaux mais aussi les étudiants, souvent complices par leur silence coupable.
Ainsi, il y a là une véritable volonté de poser le problème ; de faire du plaidoyer vis-à-vis des étudiants étrangers qui sont sacrifiés à l’autel de la lutte contre l’immigration clandestine. Etant donné que les étudiants africains constituent la majorité, c’est –à-dire la moitié des étrangers à l’université de Poitiers, il nous semble légitime que la mobilisation autour de cette question, se fasse à leur niveau, sans que cela ne soit d’un élan communautariste, car les autres étudiants seront bien associés aux cris de détresse de leurs camarades, obligés de passer leur temps à la préfecture que dans les amphithéâtres. Ceci relève d’un engagement citoyen et interpelle aussi les diverses organisations qui se mobilisent pour les questions de Droit de l’Homme.
Objectifs de la Journée
Ce projet s’inscrit dans une démarche citoyenne et vise à créer un espace d’échanges et de réflexions pour l’amélioration des conditions d’étude des étrangers à l’université de Poitiers.
Il s’agit de :
- attirer l’attention de la communauté universitaire sur la situation de plus en plus compliquée des étudiants étrangers,
- sensibiliser les étudiants étrangers sur leurs droits et devoirs dans le pays d’accueil
- éclairer les uns et les autres sur les ambiguïtés entre « mobilité » et « migration » ou clarifier ces deux notions dans une démarche constructive.
Cibles
Ce projet fédérateur s’adresse à l’ensemble de la communauté universitaire (étudiants, enseignants et personnel administratif) mais aussi aux autorités politiques et administratives de la ville de Poitiers ainsi qu’aux associations et autres citoyens engagés dans la défense des Doits de l’homme. Ainsi, nous distinguons des cibles :
-principales : Communauté universitaire = Autorités + Personnels + Enseignants + Etudiants
-secondaires : Autorités politiques et administratives de Poitiers + Associations et Citoyens
Les Temps forts de la Journée
Cette journée se déroulera en deux temps avec :
♦ Une mobilisation générale dans la matinée sur le Campus (Flash mob (Freeze)[3] suivie d’un Cercle de silence)
♦ Une projection – débat le soir (Documentaire[4] sur les étudiants étrangers suivi d’une Table ronde avec les principaux acteurs : autorités académiques, politiques, représentants étudiants…)
La journée sera placée sous le signe de l’engagement citoyen et de la réflexion autour des questions de « migration vs mobilité ».
Ainsi, pendant la mobilisation de la matinée, une séance de shooting photo sera organisée avec le public pour lancer une « campagne de photomaton » sur la question de l’étudiant étranger « sans papiers » !
Le Programme de la Journée
La programmation prévisionnelle pourrait se présenter comme suit :
● Grande mobilisation
11h : Début d’animation et séance de shooting photos
11h45’: Flash mob – Freeze (15’)
12h : Cercle de silence (1h)
1 3h – 14h : Animations & Sensibilisation
Distribution d’invitations et billets d’entrée au Ciné-débat
● Ciné – débat
18h : Projection de film
19h: Table- ronde avec … des autorités de l’université, de la ville et représentants étudiants
22h : Coktail de fin
● BONUS
Samedi à 22h : Soirée Marathon Afro –zouk # 2
Les Détails sur les animations de la Journée
- Opération Shooting photo
- Flash mob « Freeze » : mode d’emploi
Un Flash Mob c’est quoi ? D’expression anglaise, il pourrait être traduite par « une foule éclair ou une mobilisation éclair ». C’est un rassemblement de personnes dans un lieu public dans le but d’effectuer des actions convenues d’avance, avant de se disperser rapidement une fois celle-ci terminée. La plupart des rassemblements étant organisés par internet, les participants ne se connaissent pas tous. Elle peut prendre différentes formes : chorégraphie en plein air ; chanson ; freeze party[1], animation dans une rame de métro (subParty)
Il faut bien distinguer un flash mob d’un rassemblement organisé par une agence de Street- marketing pour une cascade publicitaire ou d’un mouvement social de revendication.
- Cercle de silence
Parti d’une initiative des franciscains à Toulouse, le cercle de silence se répand un peu partout en France. C’est une action humaine, non violente qui a pour objectif :
de rappeler la peur, le stress et l’humiliation que vivent certaines minorités (les étrangers par exemple)
de rappeler sans cesse que dans les Centres de Rétention Administrative la dignité est bafouée
de rappeler qu’on ne peut approuver des dispositions qui détruisent les couples, les familles et dans certains cas des vies humaines.
Le Cercle de silence rappelle qu’il y a chez nous des étrangers qui vivent dans la peur et l’humiliation parce que la France ne respecte pas toujours les droits de l’homme.
Les fondamentaux du Cercle de silence
- Silence = ne pas parler à son voisin même si celui-ci est un bon ami (on déliera sa langue après le cercle)
- Si vraiment on des nouvelles importantes à se donner, l’on s’écarte du cercle afin de ne pas gêner les autres participants.
- Quand on vient s’installer dans le cercle on peut prendre une affichette et la mettre dans le dos, puis l’on s’insère discrètement dans le cercle.
- Si on a des fourmis dans les jambes, on peut tout à fait quitter le cercle discrètement pour y revenir ensuite.
- La nuit arrivant de bonne heure on peut apporter sa bougie.
- Projection – Débat
§ Film proposé
Moyen métrage sorti en 2010 du réalisateur franco-camerounais Francis "Chrisany" Taptue
Genre : société
Type : fiction sur les conditions d'intégration et d'adaptation d'étudiants africains en Europe et aux Etats-Unis.
Durée : 52'
Production / Diffusion : TF Médias
§ Table ronde : « L’étudiant étranger entre mobilité et migration : ambiguïtés tracasseries administratives »
[1] Il s’agit d’un flash mob où tous les participants restent figés pendant un court laps de temps. On l’appelle aussi « Réunion gel »